En 2008, une femme de 59 ans a donné naissance par césarienne à des triplés, deux garçons et une fille, à la maternité de Port-Royal à Paris. La femme, une française d’origine asiatique, s’était rendue au Vietnam afin d’y recevoir un don d’ovocytes. D’après ses proches, elle a vécu sa grossesse le plus normalement et le plus sereinement du monde.
La bonne taille et le poids tout à fait correct des bébés semble confirmer que la grossesse n’a pas été plus compliquée que celle d’une jeune femme. Pourtant, cette grossesse a soulevé de nombreuses questions, notamment d’ordre éthique, et souligne une tendance à la maternité tardive qui se généralise.

En effet, de plus en plus de françaises partent à l’étranger pour tenter d’avoir des enfants alors qu’elles ont dépassé -parfois largement- la quarantaine. Bien que les risques inhérents à une grossesse tardive soient reconnus, tant pour la mère que pour l’enfant, les mères parfois en âge d’être grands-mères sont de plus en plus nombreuses à tenter l’aventure. La récente naissance des triplés n’est cependant pas une première ; on se souvient en effet du tapage provoqué par le docteur Antinori, pionnier dans son domaine en accouchant des femmes de plus de 60 ans, et de cette roumaine de 67 ans qui devenait elle-même mère il y a 2 ans.

Des risques de complications

Avec l’âge, la future mère risque diabète, hypertension et problèmes cardiovasculaires et l’enfant peut naître prématurément, souffrir d’hypotrophie ou d’un handicap. Mais malgré ces risques dont chacune a conscience, le recours à la procréation médicalement assistée est de plus en plus fréquent à partir de 45 ans. Les longues études et le plan de carrière qui suit pourraient expliquer en partie cette forte demande.
En effet, alors qu’il y a 20 ou 30 ans l’âge de la première maternité se situait autour de 19 ou 20 ans, il est aujourd’hui passé à près de 35 ans. La société et les mœurs évoluent et on parle actuellement de grossesse tardive à partir de 45 ans quand on considérait que l’âge était dépassé dès 35 ans auparavant. Désormais, les femmes veulent poursuivre leur carrière et avoir des enfants quand cela leur chante. Elles veulent être l’égal des hommes aussi dans la procréation et veulent profiter des progrès de la science pour être mères de plus en plus tard.
Le désir d’enfant est parfois plus fort que tout ; reste à savoir quand il est raisonnable de s’arrêter.